Quel role jouent les codes culturels et religieux dans l’histoire d’une rupture amoureuse ?

Quel role jouent les codes culturels et religieux dans l’histoire d’une rupture amoureuse ?

Quel est le gabarit de la morale quand plus rien ne va ?

Quelles seront des lois, a travers nos siecles, qui cadrent la separation de deux c?urs ? Sabine-Melchior Bonnet, historienne, professionnel de l’histoire des sensibilites, publie Mes revers de l’amour – une affaire une rupture, a toutes les editions PUF.

Dans votre livre, Sabine-Melchior Bonnet cherche a montrer a quel point l’amour n’a absolument nullement la meme valeur en temps anciens et aujourd’hui. Une rupture au Moyen Age et une rupture sur internet n’ont nullement trop le aussi sens. Depuis une vraie transformation en notion de l’amour depuis Ovide jusqu’a aujourd’hui.

Notre Moyen Age

Au reel, il faut plutot amener passion, de passion charnelle, de desir plus ou moins brutal. L’amour, on l’estime plutot dans les epopees, dans Tristan et Iseult, en romans de Chretien de Troyes. C’est quelque chose qui se construit, qui est influence par des codes sociaux, moraux, des normes juridiques et des codes religieux. L’amour chretien fera partie du mariage, mais au sein des faits, l’amour, on ne le voit nullement. Un couple au moyen Age, ce seront 2 personnes qui se seront unies afin d’effectuer des enfants et transmettre un patrimoine.

„On a essaye de forger, avec l’amour courtois, votre possible terme entre 1 amour totalement mystique, idealise, qui pourrait i?tre l’amour chretien, et un amour plus charnel, brutal meme, qui serait la passion. C’est votre ideal laique ou, entre la dame et son chevalier servant, il se cree une sorte de courtoisie dont on ne sait pas jusqu’ou elle pouvait aller“, explique Sabine-Melchior Bonnet.

En aussi temps que se developpe notre vie urbaine, nos valeurs evoluent et le mariage monogamique devient essentiel, c’est votre point d’organisation d’une societe. Le mariage chretien ne va etre rompu, mais on se quitte quand meme, desfois avec des crimes passionnels, comme le montrent les archives judiciaires. On se quitte aussi devant votre tribunal, on depose plainte devant la chambre civile d’un tribunal ecclesiastique, mais votre separation de table et de lit reste couteuse et lente. Et on n’a pas le droit de se remarier.

Depuis une inegalite profonde dans la rupture. Ces dames ont tres peu le droit de se plaindre, sauf si le mari entretient une concubine a domicile. Le droit de correction par le mari reste admis. Le mari a de nombreux facilites Afin de quitter le foyer, les femmes nombre moins, bien jusqu’au 17e et 18e siecle.

Au moyen Age, l’epouse convaincue d’adultere subit ‚la peine de l’authentique‘ : on propose au mari de placer sa femme dans un couvent Afin de deux annees. Il decide apres une telle periode de la reprendre ou non, et il a l’usage de sa dot, une facon de mettre mon tour sur la fortune de le epouse.

A sa cour, l’adultere et les liaisons dangereuses sont tres frequentes, c’est moins vrai en autres milieux.

Le 17e siecle

Au 17e siecle, la galanterie, nee en salons des dames de la noblesse, va venir donner un autre ordre social a la vie d’une cour ainsi que la bourgeoisie. Elle adoucit les rapports hommes-femmes datingmentor.org/fr/pinalove-review en retablissant une forme d’egalite : le galant doit etre tres courtois, ne peut nullement dominer l’actrice. Cela adoucit des pulsions, l’agressivite entre des sexes et rend a l’actrice hommage et respect. J’ai galanterie est un succedane en courtoisie, en chevalerie. Elle va se repandre jusqu’en province et en dehors en monarchie. L’art d’aimer remplace l’amour, mais ne dit rien des sentiments. Il n’y a jamais d’amour dans la galanterie, ce n’est qu’un jeu, souligne Sabine-Melchior Bonnet.

Le 18e siecle

Le 18e siecle va rehabiliter le feu des passions. L’evolution du langage offre les signes d’un changement culturel caracteristique, y compris dans le domaine de l’amour ainsi que la rupture. Le roman recommence Afin de beaucoup et surtout la place des femmes dans la societe. Elles ne sont nullement plus libres qu’avant, mais les hommes ecrivent pour etre lus avec ces dames. Et surtout ces dames ecrivent aussi et laissent eclater leur sensibilite dans des autofictions, des romans par lettres. On assiste a J’ai montee d’une sentimentalite et des larmes qui l’accompagnent. Les mariages d’arrangement continuent mais nos parents ne doivent gui?re etre trop pressants, par interet. Une inclination entre le jeune homme et J’ai jeune fille est recommandee.

Notre chasse au plaisir est generale a la cour et dans la haute agence. Ce cote fort corrompu contraste avec la bourgeoisie, ou l’on a compris le bonheur du foyer familial. Pour les ruptures, Sans compter que en plus de plaintes devant les tribunaux emanent des femmes et se cloturent par un jugement en un faveur.

Apres la Revolution, une loi sur le mariage est votee, en 1792. Le mariage n’est plus votre sacrement mais un contrat laique fera en face du maire, et il va donc etre rompu. Il comporte 7 grands motifs de rupture, dont l’incompatibilite de caracteres. Les hommes et ces dames ont la meme egalite. On assiste a une floraison de divorces.

Le Code Napoleon va ensuite durcir des possibilites du divorce, il faudra vraiment qu’il y ait une faute, le nombre de divorces diminue. Sous Charles X, il est totalement supprime et ne reapparaitra qu’en 1884.

Le 19e siecle et au-dela

Rousseau, avec une Nouvelle Heloise, a donne la place au coeur, aux instincts, a J’ai nature, plutot qu’aux conventions d’la agence. Il a bouleverse le regard sur l’amour et a marque le debut du romantisme.

L’amour reste un facteur d’la societe et la rupture atteint la reputation et l’honneur, tant d’la femme que du mari. Petit a petit, la societe se privatise, s’individualise. Plus J’ai blessure en rupture touche l’individu au fond de le coeur, plus la souffrance reste grande. Tant que ca ne touchait que le patrimoine ou le statut social, c’etait surmontable…

Le 19e siecle reste l’epoque du sentiment, toute rupture devient une rupture, plus que d’amour, une rupture du sens de la vie.

Au fil du 20e siecle, on desserre l’etau que pouvait representer le mariage : cohabitation sans etre maries, pacs… Mes divorces augmentent bon nombre, on entre au sein d‘ l’ere du nomadisme amoureux.

Aujourd’hui, ce qui compte, c’est surtout d’etre fidele a soi-meme, affirme Sabine-Melchior Bonnet.

>> Ecoutez ici des multiples anecdotes de Sabine-Melchior Bonnet dans la suite de l’entretien >>

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